Entretien

« Le Wushu business vise à réduire notre dépendance aux subventions de l’Etat »


Publié le 17 septembre 2021 par Daniel Dematsatsa Mis à jour : 17 septembre 2021 à 07h57min
© D.R./SPORT241
« Le Wushu business vise à réduire notre dépendance aux subventions de l’Etat »

Pour permettre à nos lecteurs de se situer autour de l’élection du futur président de la Fédération Gabonaise de Wushu (FEGAWU) qui interviendra le dimanche 19 septembre 2021 prochain, la rédaction de Sport241 s’est entretenue avec Me Mexin Ndong Mintsa, candidat à la présidence de la FEGAWU. Nous vous invitons à parcourir ses éclaircissements.

Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Bonjour. Je suis Me Mexin Ndong Mintsa, instructeur de l’école de wushu Les Pharaons de Nzeng Ayong, ancien président de la Ligue de wushu de l’Estuaire (LIWES), ex vice-président 2 de la Fédération gabonaise de wushu (FEGAWU), candidat à l’élection de la présidence de ladite fédération qui sera organisée.

Je suis marié et père d’une grande dont la majorité pratique le wushu. Sur le plan professionnel, je suis enseignant régulièrement affecté au lycée Sainte Marie et enseignant vacataire en faculté de droit et des sciences économiques et à l’Institut supérieur des sciences appliquées à la santé, environnementaliste. Je suis aussi le président de l’ONG Carbone Zéro.

Qu’est-ce qui motive votre candidature ?

Après mes passages respectifs à la tête de la ligue phare, la LIWES, et au bureau fédéral, j’ai eu le temps d’observer et d’écouter. Je suis donc plus aguerri et affûté pour comprendre les maux qui minent notre art martial cher qu’est le wushu. j’entends donc faire cesser la dépendance aux subventions qui annihile nos efforts. Généralement, c’est la règle : pas de subvention, pas d’activité d’envergure nationale ou internationale. Il faut que ça change.

Sur le plan administratif, beaucoup de personnes ne sont pas outillées et beaucoup de bureaux des ligues ne sont pas équipés en matériels informatiques. Sur le plan technique ou de la pratique de notre art martial, l’encadrement de niveau n’est pas tout à fait celui qu’il faut. Il nous faut former des coachs internationaux reconnus par les instances de la Fédération internationale de wushu et capables de défendre les athlètes vert jaune bleu.

Par ailleurs, beaucoup d’athlètes nationaux et internationaux expriment le besoin de voir les choses se faire autrement. Leur ressentiment me pousse à m’impliquer dans l’amélioration de la pratique du wushu au Gabon. Enfin, le Wushu est ma passion. Et les arts martiaux chinois, je les pratiques depuis plus de 26 ans. C’est toute une histoire d’amour.

Qu’elle est alors le contenu de votre projet sportif ?

Le maître-mot de mon projet pour le wushu au Gabon est le Wushu business. C’est un projet innovant qui vise à réduire notre dépendance aux subventions de l’Etat, car depuis très longtemps nous avons été phagocytés par celles-ci. Il est temps de créer des activités génératrices qui viennent en appoint aux activités sportives ou martiales. C’est pourquoi le premier point de mon projet porte sur la fourniture de toutes les ligues en matériels informatiques.

Cette fourniture vise un double objectif, rendre les ligues autonomes sur les plans administratifs et financiers. Les ligues peuvent désormais saisir et imprimer librement leurs rapports, par exemple. Et ce même matériel peut permettre d’offrir des services de bureautique et informatiques : saisie et impression de textes, gravure de DVD aux riverains moyennant un paiement. Ce qui permettra in fine d’approvisionner les caisses des ligues. Et d’autres formations vont suivre : rédaction administrative, gestion de projets... Car toute activité doit désormais être réfléchie comme un projet finançable ou bancable.

La deuxième grande partie de mon projet repose sur les compétitions. La Coupe du Pr Luc Bendza jamais organisée par le passé. Elle vise à rendre un hommage solennel au père du wushu gabonais. Les compétitions typiques filles et les baby wushu champion (de 4 ans à 7 ans) qui, comme l’a souhaité le nouveau ministre des Sports, va favoriser la pratique des arts martiaux chez les jeunes filles et les enfants. Les vétérans (plus de 35 ans) ne sont pas oubliés dans ce projet. Ils auront une plateforme pour s’exprimer sur le plan pratique comme cela se fait à l’international.

Un autre pan est la visibilité du wushu, car bien qu’étant un art martial millénaire, le wushu (beaucoup connu en Occident à travers la dénomination Kung-fu) n’est pas visible au Gabon. Nos activités ne sont pas vulgarisées par les médias. Nous allons désormais faire parler de nous régulièrement.

Enfin, le social est un aspect très important de notre projet. Cela nous amènera à contracter une assurance sociale pour couvrir nos activités, notre art martial étant l’un des plus risqués au monde. Par le passé, beaucoup d’athlètes ont eu du mal à être pris en charge en matière de soins de santé et lorsque ça a été le cas, ces soins ont parfois coûté très chers à notre fédération.

Le social, c’est aussi aider nos athlètes socialement défavorisés à avoir un métier. Et pour cela, nous signerons un partenariat avec l’Office national de l’emploi (ONE) pour des formations ponctuelles et ciblées. Mais aussi nous allons réactualiser notre partenariat avec l’armée gabonaise et tisser un autre avec la police gabonaise...

Un mot de fin ?

Voter le Maitre Mexin Ndong Mintsa c’est faire le bon choix, le choix de rendre aux pratiquants leur art martial. Xié xiè.

Merci

C’est plutôt moi qui remercie votre média qui informe et fait la promotion du sport made in 241 et surtout bonne continuation.


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