Relance

Ghislain Ndohi Fouty : “Nous voulons redonner un véritable souffle au basketball gabonais"


Publié le 16 novembre 2025 par Daniel Dematsatsa Mis à jour : 16 novembre 2025 à 14h36min
© D.R./SPORT241
Ghislain Ndohi Fouty : “Nous voulons redonner un véritable souffle au basketball gabonais"

Dans un contexte marqué par le manque d’infrastructures et la baisse des effectifs, la Ligue de Basketball de l’Ogooué-Ivindo dirigée par Ghislain Ndohi Fouty poursuit son travail de structuration et de développement. Avec 12 clubs, 2 associations et près de 300 licenciés, elle s’efforce de maintenir la discipline vivante dans 3 des 4 départements de la province (Makokou, Booué et Ovan). Son Vice-président, Mboumba Mabika, fait le point sur les défis, les avancées et les ambitions du basketball ogivin.

Pour commencer, pouvez-vous nous présenter la structuration actuelle de la Ligue Provinciale de Basketball ?
La Ligue est organisée en trois sous-ligues correspondant aux trois départements les plus actifs : La sous-ligue de l’Ivindo, basée à Makokou partageant la ville avec la ligue ; La sous-ligue du Lopé, basée à Booué et enfin la sous-ligue du Mvoung, basée à Ovan.
Nous couvrons donc l’essentiel de la province, même si le département du Zadié (chef-lieu Mékambo) reste pour l’instant en attente d’une relance structurée de la discipline.

Sur l’ensemble de la province, nous comptons 12 clubs affiliés et 2 associations, répartis comme suit :

  • Makokou (6 clubs + 2 associations) : Fondamental BBC, Keva Basket, Chicago Basket, Elenga BA, Ngouabi Ngouabi Basket, Ivindo Basket ; plus les associations 2A2O et A&B.
  • Booué (3 clubs) : Nsia Basket, City Basket et Setrag Basket.
  • Ovan (3 clubs) : AS Mayo, Ovan Basket et CDM Basket.

Aujourd’hui, la LIBABOI totalise 295 licenciés, ce qui montre que le basketball reste une discipline vivante malgré les obstacles.

Comment se porte la Ligue Provinciale et ses membres ?
Administrativement, la Ligue se porte plutôt bien et fonctionne correctement grâce à un réseau de dirigeants motivés. Nos sous-ligues jouent un rôle clé dans l’organisation locale, et nos membres restent engagés. Mais cette dynamique pourrait être encore plus forte avec davantage d’accompagnement extérieur.

Et en ce qui concerne la pratique du basketball dans la province ?
Sur le terrain, l’activité connaît un ralentissement. Le nombre de clubs actifs diminue, notamment à cause de la fin de scolarité des jeunes joueurs ou des affectations professionnelles de leurs parents, qui les obligent à quitter la province. Certains clubs manquent également de soutien de la part des entreprises locales, malgré leur présence significative dans la région.
Nous continuons néanmoins d’organiser un championnat provincial regroupant trois départements. La précédente édition a permis d’avoir deux demi-finales disputées à Ovan et à Booué, avant une finale jouée à Makokou. Cela montre que la volonté de faire vivre le basketball est toujours là.

Le manque d’infrastructures revient souvent dans votre discours. Quelle est la situation exacte ?
C’est notre principal défi. La plupart des terrains disponibles appartiennent à des établissements scolaires : le CES de Makokou, l’école publique Ngouabi, le lycée d’Ovan, etc. Ils sont souvent difficiles à utiliser, et seuls le plateau du lycée Alexandre Sambat à Makokou et quelques autres aires permettent véritablement de jouer.

Cependant, même ces terrains ne répondent pas aux normes fédérales. À Makokou, lorsque les établissements sont en période d’examens, l’accès nous est même totalement refusé. Avec un seul terrain praticable par localité, il est impossible d’assurer une formation de qualité ou une pratique régulière.
Malgré tout cela, avec les moyens disponibles, nous faisons le maximum pour que la discipline reste vivante.

Peut-on malgré tout espérer des améliorations ?
Oui, clairement. Nous apprécions les efforts en cours pour construire ou réhabiliter certains espaces sportifs. Mais nous insistons sur un point : ces infrastructures doivent respecter les normes pour permettre aux jeunes d’apprendre correctement et de progresser.
Avec de bons équipements, le basketball et plus largement les sports de main pourrait atteindre un tout autre niveau dans l’Ogooué-Ivindo.

Quelles sont les ambitions de la Ligue dans les années à venir ?
Nous restons fidèles à notre mission de développement provincial. Notre priorité est d’être présents chaque année aux compétitions nationales : Championnats Jeunes (cadets et juniors), Coupe du Gabon, tournoi Youzou.
Nous voulons que l’Ogooué-Ivindo soit représenté partout et de manière compétitive.

Un dernier message pour conclure ?
Nous remercions les autorités pour les efforts déjà engagés, car s’il existe encore quelques espaces de jeu, c’est grâce à elles. Cependant, ces infrastructures demeurent insuffisantes et limitent le niveau de jeu, notamment lorsque nos athlètes participent à des compétitions hors province.

Nous pensons que la Mairie, le Conseil Départemental ou même les entreprises forestières et minières peuvent jouer un rôle plus important en soutenant les clubs existants ou en créant des clubs omnisports.

Ce que nous souhaitons avant tout, c’est un accompagnement solide pour la jeunesse ogivine : des infrastructures sérieuses, des projets sportifs concrets, et un engagement pour porter haut les couleurs de l’Ogooué-Ivindo.
Quant à nous, dirigeants, encadreurs et athlètes, nous continuerons de travailler pour honorer la province.


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