Tirage au sort de la CAN Côte d’Ivoire 2023 : le décryptage de chaque groupe par des journalistes experts

La Confédération africaine de football a procédé ce 12 octobre 2023 au tirage au sort la 34e édition de la Coupe d’Afrique des nations à Abidjan (Côte d’Ivoire). Après la composition des différents groupes, les confrères de la presse panafricaine et internationale ont accepté de se prononcer sur chaque groupe.

Les journalistes sportifs ont accepté partager leur avis avec la rédaction de Sport241 sur chaque groupe de la prochaine CAN prévue du 13 janvier au 11 février 2024 en Côte d’Ivoire. Ils ont passé en revue tous les groupes de compétition.

Groupe A

"Je pense que la Côte d’Ivoire a eu un tirage clément là où elle pouvait hériter de gros morceaux au vu de la composition du chapeau 2 et 3. Au pays, les Ivoiriens sont unanimes du bon tirage des Eléphants.
Il y a le Nigeria qui est un adversaire connu. La dernière confrontation a tourné à l’avantage de la Cote d’Ivoire en préparation de la CAN 2015 sur le score de 1 but à 0. En 2006 et 2008, les Éléphants ont eu raison des Super Eagles contre une défaite en 2013 en phase finale de la CAN. C’est un peu le cas avec la Guinée Équatoriale battue 1 but à 0 au Cameroun. La Guinée Bissau reste un peu l’inconnue pour la Cote d’Ivoire. Mais tout ça reste le passé.
Ces équipes présentes aujourd’hui des visages, forgent le respect et la méfiance au vu de leurs résultats lors des éliminatoires du tournoi. Alors que la Cote d’Ivoire est en quête de ses marques. Cela veut dire qu’il va falloir élever le niveau du jeu pour ne pas se faire surprendre dans ce groupe. Ce qui rend la tâche des Éléphants compliquée, il n y a plus de petits pays de football".

Antoine Mahan, NCI, Côte d’Ivoire.

Groupe B

"Je pense que cette poule est composée et possiblement pilotée par deux meilleures nations qui sont également considérées les favorites du groupe. L’Égypte et le Ghana sont évidemment favoris sur du papier dans ce groupe. Mozambique et le Cap-Vert peuvent n’être que des outsiders de cette poule. Cela ne revient pas à dire qu’ils ne seront pas capable de faire sensation en Côte d’ivoire. Car on se rappelle de cette équipe du Cap-Vert lors de la CAN au Cameroun.
Contrairement à la poule C considérée comme la poule de la mort de cette CAN et qui est relevée, on peut dire que l’Égypte est partie comme étant favorite. Même si on sait que le reste des détails se feront savoir sur le terrain.
Mais les autres nations ont de quoi faire valoir dans cette poule. Les Blacks Stars auront forcément aussi leurs mots à dire en dépit que l’équipe soit en perpétuel recommencement ces dernières années.
Ce qui reste clair, il ne faut pas s’en dormir ou prendre à la légère le Mozambique et le Cap-Vert. Ces deux pays pourront être capables de créer des surprises dans ce groupe B. Et les 24 nations qualifiées pour cette compétition disposent toutes de quelques armes même si elles sembleraient ne pas être tranchantes. Mais on verra en Côte d’Ivoire en début d’année".

Mohamed Cissé,Imedias,Guinée.

Groupe C

"Aujourd’hui avec les forces en présence, on peut aisément dire que le groupe C est l’un des groupes les plus relevés de la prochaine CAN. C’est surtout le groupe du champion d’Afrique. Tous les yeux seront rivés sur le Sénégal pour voir comment il se comporte. C’est l’équipe la plus complète de ce groupe.
En face, il y aura la Gambie avec Musa Barrow mais surtout son sélectionneur le fin tacticien Tom Saintfiet. Je ne donne pas chère de la peau de ceux qui regarderont cette équipe de haut.
La Guinée est un bon groupe qui arrive à maturité et qui veut faire une CAN pleine. Naby Keita et Serhou Guirassy seront redoutables. Côté Cameroun, Song est en train de rajeunir l’équipe même s’il y a des certitudes. Désormais les Lions sont rentrés dans les rangs. Il n’y a plus ce joueur comme Eto’o qui pouvait porter l’équipe, il faut s’appuyer sur le collectif. En ce moment au Cameroun place à l’humilité car les qualifications de ladite CAN nous ont montré qu’il n’y a plus de petites nations. Pour gagner il faut souffrir".

Charles Douglas NDEMBA,Balafon Média,Cameroun.

Groupe D

"Il est bien évident qu’il n’y a jamais de tirage clément, même si certains le pensent déjà. Ceci dit, la poule de la Mauritanie peut à priori paraitre jouable, cependant il faut éviter les pièges dans ces rencontres à pile ou face.
Les Mourabitounes ont hérité d’une poule avec des équipes qu’elles connaissent bien, certes. Le Burkina Faso qu’elle avait privé de la CAN 2019 en Egypte et où un match amical aux allures de test « grandeur nature » les opposera, le 17 octobre prochain au Maroc et l’Angola qu’elle avait rencontré dans cette phase finale de la CAN Egyptienne et se sont quittés sur un score de parité (0-0).
A mon avis, l’Algérie peut constituer un obstacle pour les Mourabitounes, mais au bout du compte, les poulains d’Amir Abdou qui n’ont jamais franchi le premier tour de cette compétition, après deux participations à la phase finale, peuvent bien créer la surprise cette fois. Une place de deuxième, au pire une des meilleures équipes classées troisièmes, peut bien être à leur portée !"

Hachim El Yemani,Le Quotidien de Nouakchott,Mauritanie.

Groupe E

"A l’image des autres groupes de cette CAN, c’est une poule assez ouverte. La Tunisie et le Mali ne se quittent plus. Ils étaient déjà dans le même groupe à la dernière CAN au Cameroun avec l’épisode de l’arbitre Sikazwe sans oublier le play-off pour accession à la dernière Coupe du monde. A chaque fois, la Tunisie passe par un trou de souris.
Il est clair aujourd’hui que le Mali soit monté plus à une phase de finale de CAN que ce qu’on a vu ces dernières années. Parce que le potentiel des joueurs individuellement pris et même collectivement est énorme.
La Tunisie est en train de modeler une nouvelle génération aussi. Ils ont un bon groupe mais pas assez mûr pour prétendre à plus loin que les huitièmes à la CAN.
A côté, nous avons l’Afrique du Sud qui déçoit à chaque CAN. Malgré un des meilleurs championnats sur le continent, la nation arc-en-ciel n’y arrive tout simplement pas. Avec la Namibie, ils vont essayer de jouer les trouble-fêtes dans ce groupe. D’ailleurs la Namibie est à craindre. Pas de grosses stars mais un collectif qui se connait bien car évoluant ensemble depuis quelques années. Et on a vu comment ils ont mis en difficulté le Cameroun dans les éliminatoires".

Steven Lavon,Togo.

Groupe F

"C’est un groupe à première vue où le Maroc doit s’imposer parce qu’ils ont largement les convergences pour. Il faut pas oublier que c’est contre la RDC qu’ils s’étaient qualifiés déjà pour la Coupe du monde en réussissant un match plein au Maroc au match retour pour la qualif. Mais ça reste un groupe assez compliqué parce qu’il y a d’autres équipes qui sont toujours capables de faire un coup sur un match.
La Zambie, on l’a vu, on se rappelle de 2012. Ce n’est plus la Zambie de 2012 mais n’empêche qu’il y a quelques potentialités, des talents individuels, techniques qui sont capables de faire la différence. Surtout qu’ils peuvent mettre à mal une équipe lors d’une Coupe d’Afrique des nations.
Et pareil pour la Tanzanie qui est un ton en dessous à mon avis de la Zambie. Mais n’empêche que offensivement, ils ont un ou deux atouts qui peuvent les mettre dans le droit chemin.
Ça ne va pas être un groupe simple. On le sait, les groupes ne sont jamais très simple en Afrique surtout sur un premier tour de CAN avec la difficulté météorologique parfois. Les terrains ne sont pas toujours dans un état exceptionnel même si visiblement à San Pedro, ça devrait être bon. Mais, c’est surtout au Maroc de montrer d’entrée qu’ils sont présents comme avait pu le faire le Sénégal il y a deux ans ou alors l’Algérie avant lors de la précédente CAN.
Un groupe à première vue où deux équipes se dégagent. Mais attention, les Zambiens il faut toujours s’en méfier. Et puis la Tanzanie est capable de récupérer les points sur un match. Ce qui pourrait mettre en mal après une qualification possible pour l’un des deux gros. Pas le Maroc, je ne vois pas tellement le Maroc sauter dans ce groupe-là".

Hervé Penot,l’Équipe,France.