Entretien

Raymond Bernard Bivigou : « Je voudrais que le volleyball se joue dans toutes les catégories et pour les deux genres »


Publié le 12 janvier 2024 par Daniel Dematsatsa Mis à jour : 13 janvier 2024 à 00h32min
© D.R./SPORT241
Raymond Bernard Bivigou : « Je voudrais que le volleyball se joue dans toutes les catégories et pour les deux genres »

L’unique candidat à sa propre succession à la tête de la Fédération gabonaise de volleyball, Raymond Bernard Bivigou nous a ouvert les portes de son cabinet pour un entretien exclusif. Sans difficulté, le numéro 1 du volleyball au Gabon répond aisément aux questions d’actualité au sein de la discipline. Il revient sur la Coupe du Gabon avant de décliner brièvement son projet de mandature « retour du volley à l’école ». Un projet qui, selon ce dernier, va assurément participer à la relance du volley au Gabon. Lecture…

Sport241 : Bonjour Président, qui est le président de la Fegavolley ?

Raymond Bernard Bivigou : Je suis Raymond Bernard Bivigou, je ne suis pas un étranger au volleyball au Gabon. J’ai fait toutes mes classes de joueur à dirigeant. Dans la vie professionnelle, je suis manager dans une chaîne de distribution, je suis marié et père.

Qu’est-ce qui motive votre candidature ?

J’estime avoir encore de la ressource pour pouvoir donner au volleyball ce que le volleyball m’a donné. Donc, moi aussi, je voudrais laisser quelques choses pour la prospérité. D’aucuns pensent que je suis à la tête du volleyball depuis 10 ans, mais non ! Je suis à la tête de la fédération depuis 2017 par un mandat intérimaire (finir le mandat de Frédéric Ndounda) puis j’ai demandé un mandat malheureusement entaché par la Covid. Aujourd’hui, je me porte à nouveau candidat pour que je puisse mettre en œuvre mon projet « retour du volleyball à l’école » qui va, j’en suis sûr, participer à la relance de notre discipline. Il est très important que nous repartions aux fondamentaux, je voudrais que le volleyball se joue dans toutes les catégories et dans les deux genres.

Unique candidat à l’élection de samedi prochain, parlez-nous brièvement de votre projet de mandature « retour du volleyball à l’école »…

Vous savez qu’aujourd’hui tous ceux qui constituent le volleyball sont très vieillissants. Il faut donc renouveler l’élite et pour ce faire, il faut former. Je crois que mon projet « le retour du volleyball à l’école », projet qui me tient à cœur, que je présente à la communauté sportive notamment aux délégués électeurs, répond au constat fait plus haut. Et, c’est en ce sens que ce projet est porteur et rassurant pour l’avenir de notre discipline. J’y tiens et par toutes les voies nécessaires, je me battrai pour le mettre en œuvre et certainement le laisser aux volleyeurs. Les détails sont disponibles sur mes supports de communication et de campagne.

Depuis le 30 août dernier des nouvelles autorités dirigent le pays, quelles sont vos relations avec la tutelle ?

L’arrivée des nouvelles autorités est un salut pour toute la nation en général, pour tous les sportifs et en particulier pour le volleyball. Il y a une nouvelle dynamique qui se dessine avec le nouveau locataire d’Oloumi, nous allons, nous, également nous saisir de cet état d’esprit. Je tiens à souligner que le cahier de performance présenté par l’ancienne équipe ministérielle nous l’avons bel et bien rempli, cela nous laisse dans l’espoir de bénéficier dorénavant de la subvention étatique que notre discipline ne connaît plus depuis belle lurette.

Mais, aujourd’hui le soutien de l’état ne suffit plus pour financer les activités, avez-vous songé à d’autres voies de financements pour pérenniser vos actions dans ce nouveau mandat ?

Monsieur Mouandza, en dehors de ce soutien de l’état, nous travaillons sur des mécanismes qui nous permettront de générer des fonds pour financer nos activités, soyez rassuré. Pour ne citer qu’un exemple ; la création d’un magasin d’équipements sportifs est en ligne de mire. Cet espace commercial va répondre un tant soit peu aux besoins de nos associations en équipements de qualité souvent très difficiles à trouver et chers sur le marché gabonais.

Quelle sera la place des compétitions dans ce mandat du retour du volleyball à l’école ?

Il faut retenir que les compétitions ont une place de choix, car ce sont les principales activités d’une fédération. Je pense que depuis 2017 à ce jour, les volleyeurs connaissent les traditionnelles joutes nationales. Celles-ci ont été reformées pour permettre à un grand nombre de volleyeurs d’y participer et surtout de donner un volume de jeux à nos acteurs. Pour revenir sur votre question, nous aurons le Championnat National Élite A qui va démarrer assurément au cours de ce mois et se poursuivra tout au long de la saison en alternance avec les championnats provinciaux de nos ligues. Puis s’ensuivra le Championnat National de l’Élite B. À côté de ces deux compétitions, va se poursuivre la Coupe du Gabon Interclubs dans sa phase finale. Le beach volley, l’avenir du volleyball en Afrique, ne sera pas en marge et nous allons nous battre pour le faire réaliser plus souvent possible par nos soins ou nos ligues, à l’instar de la Ligue de l’Estuaire qui l’a fait il y a quelques semaines. Et, durant ce mandat, au vu de l’évolution du projet sportif fédéral que nous venons d’évoquer, il se pourrait que de nouvelles compétitions apparaissent.

Revenons sur la Coupe du Gabon, est-elle une compétition de campagne ?

Je ne veux pas rentrer dans l’esprit de tous qu’ils veulent raconter à leur guise des choses sans preuve. La Coupe du Gabon Interclubs a toujours existé, la dernière édition remonte à près de 10 ans. Et je vais vous surprendre, lors de la réactivation de cette compétition en 2020, nous avons voulu la dénommer du nom du premier président de la Fegavolley « feu Dr Paulin Obame Nguema ». Quand nous avons décidé de réactiver cette activité au lendemain de mon élection, nous étions dans la saison 2020, étions-nous en campagne ? Non. Si elle n’a pas eu lieu en ces temps, tous les volleyeurs ont la réponse. Pour rappel à la mémoire du commun des mortels, c’était dû à l’arrêt de toutes activités sportives par les plus hautes autorités du pays à la suite de la parution de la pandémie de Covid au Gabon. Donc, Raymond Bernard Bivigou n’a pas besoin de la Coupe du Gabon Interclubs pour pouvoir se lancer dans la campagne de l’élection du Président de la Fédération gabonaise de volleyball.

 

Huit ligues, on a l’impression que seule la Ligue de l’Estuaire joue…

Je vais vraiment vous surprendre, il y a un travail qui se fait à l’intérieur du pays. Je vous invite à faire un tour au sud-est du pays, dans la ligue du Haut-Ogooué où un travail magnifique se passe là-bas. Dans cette ligue, il y a un travail colossal qui s’effectue basé sur la détection et la formation. On doit pouvoir le relever sans ambages. À côté de cette ligue, il y a sa voisine ; la Ligue de l’Ogooué-lolo, toutes deux appartenant à notre deuxième zone de développement, qui, au-delà de ces activités (compétitions et vulgarisation), bénéficient des actions communes avec les Altogovéens dans le cadre des échanges inter-ligues. Quand vous allez dans le nord, vous trouverez des activités au sein de la ligue du Woleu-Ntem et le même constat, vous le ferez dans le Moyen-Ogooué et la Ngounié. C’est du volleyball qui se joue dans nos ligues, mais pour le savoir, il faut avoir des retours, des contacts. Le journaliste n’attend pas, il ne devrait pas se contenter seulement des activités à l’Estuaire, que dis-je, à Libreville, il faut creuser. Oui, nous avons huit ligues et chacune d’entre elles avec ses spécificités et réalités organise tant bien que mal son programme d’activité dont nous recevons les rapports.

Quelle est la place du Gabon à l’international ?

Au niveau de notre sous-région, le Gabon a une très grande place. Il est vrai qu’au niveau du jeu, nous ne sommes pas les premiers, mais sur le plan organisationnel, le Gabon a toujours été sollicité. La preuve, nous avons eu Frédéric Ndounda, président de la zone IV pendant huit ans. Aujourd’hui, il est membre de la Commission Communication et Marketing de la Fédération Internationale de Volleyball (FIVB), Marcel Mbele Loussou est membre de la Commission de Développement de la Confédération Africaine de Volleyball (CAVB) et Raymond Bivigou, actuel président fédéral, membre de la Commission sportive de la Confédération Africaine de Volleyball (CAVB). Savez-vous que dans le passé lorsque nous partions en compétition internationale, nous étions obligés d’aller recruter des arbitres à l’extérieur ? Aujourd’hui, nous avons deux arbitres internationaux. Tout ceci est assez riche et parle seul de la position de notre pays à l’international.

Le Gabon brille par des absences en compétitions continentales, la situation sera-t-elle toujours la même ?

Non ! La situation changera tant en club qu’en équipe nationale ! Mais l’absence de ces derniers temps s’explique en ce sens que nous (le Gabon) avons été le dernier pays à reprendre les activités sportives pendant que les autres jouaient déjà. Et moi, en tant que premier responsable du volleyball au Gabon, je souhaite que lorsque nous participons à de telles compétitions, toutes les conditions soient réunies et l’une des premières, ce sont les compétitions locales. D’où la relance de la Coupe du Gabon. Donc, il n’y a pas de raison qu’un club qui aurait remporté une compétition soit absent à ces joutes et je l’ai signifié au président de la zone IV à la veille de la récente compétition à Kinshasa.

Et le chantier de l’équipe nationale, le sélectionneur national…

À l’issue des compétitions domestiques (Championnats Nationaux Élite A et B puis la Coupe du Gabon Interclubs), nous allons relancer les équipes nationales par les mécanismes universellement connus pour la recomposition des effectifs qui sont les présélections des athlètes par les techniciens chevronnés. Notre objectif à ce niveau, c’est de repartir dans les compétitions régionales avant de nous tourner vers des joutes internationales. … Et le sélectionneur national ? Nous avons demandé que le contrat de monsieur Raphaël Consuegra Terry soit définitivement arrêté parce que nous ne voyons pas la nécessité de garder un technicien de niveau 2 alors que nous en avons en foison au Gabon. Un technicien d’un niveau supérieur, oui. Il n’est pas question de jeter l’argent du contribuable à la fenêtre, c’est aussi ça l’esprit que demandent les moments actuels (la transition) que nous vivons dans le pays.


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