Trophée des Champions

Biyogo-Poko, un retour de rêve à Libreville !


Publié le 1er août 2013 par La rédaction de Sport241 Mis à jour : 2 août 2013 à 09h42min
© D.R./SPORT241
Biyogo-Poko, un retour de rêve à Libreville !

André Biyogo-Poko, l’international Gabonais des Girondins de Bordeaux, jouera à « domicile » samedi dans le trophée des Champions. C’est pour lui un immense honneur de revenir au Gabon avec Bordeaux, s’est-il confié à nos collègues de Sud Ouest.

« Pour moi, c’est à la fois un plaisir, un bonheur et un honneur. » André Biyogo-Poko est heureux. Jamais, même dans ses rêves les plus fous, il n’avait imaginé, en quittant le Gabon, qu’il reviendrait un jour à Libreville avec les Girondins, jouer un match aussi prestigieux que le trophée des Champions. « C’est une fierté » pour moi, pour mes parents », glisse-t-il, en savourant les moments délicieux qu’il se prépare à vivre.

Il s’y voit bien en effet, sur la pelouse du stade de l’Amitié, au milieu d’une foule qui l’acclame lui, l’enfant du pays. Il y a déjà signé les premiers exploits de sa jeune carrière : un penalty marqué face au Portugal de Ronaldo, un tir au but réussi lors du quart de finale de la CAN face au Mali. On comprend alors qu’il puisse s’imaginer un destin de héros, celui qui, d’un but sublime, offrirait aux Bordelais, la victoire dans le trophée des Champions aux dépens du Paris SG !

Ce serait une sorte d’apothéose, l’accomplissement de ses rêves d’enfant. Comme tous les gamins d’Afrique, il apprit à jouer dans la rue ou sur des terrains à l’herbe rare, séchée par le soleil, dans ce quartier de Bitam où gamins d’origine catholique et musulmane cohabitaient, dans le tumulte insouciant d’un quotidien joyeux.

Ainsi vécut-il son enfance et son adolescence à frapper dans la balle, du matin jusqu’au soir, porté par l’espoir d’un avenir glorieux. L’école, il n’y allait pas souvent, au grand désespoir de sa mère, professeur de français au lycée public de Bitam. « Je n’aimais pas ça. Il n’y avait que le foot qui comptait pour moi » avoue-t-il. « Je faisais semblant d’aller au lycée mais en réalité, je séchais les cours. »

Souvent, pris par l’en jeu de parties interminables, il rentrait tard, bien après le coucher du soleil, défiant les foudres d’une mère folle d’inquiétude. Les punitions incessantes n’y changeaient rien. « Elle savait que je n’avais que cette idée en tête et qu’elle ne pourrait pas me l’enlever... » sourit-il.

Il avait déjà cette hargne qui le caractérise et, à jouer dans la cour du lycée, finit par se faire remarquer. Il intégra ainsi la réserve de l’US Bitam à 16 ans. Dès lors tout s’accéléra pour lui. Après un an passé avec la réserve, il remporta le titre de champion et la Coupe du Gabon avec l’équipe première de Claude-Pascal Kossi. Pierre Aubameyang lui offrit ses premières sélections espoirs, avant que Gernot Rohr ne le convoque chez les A et ne l’emmène à Bordeaux

André Poko garde une petite nostalgie de cette époque mais surtout des liens d’amitié indéfectibles avec ses copains. Ainsi passa-t-il ses dernières vacances à Bitam, au milieu des siens. Des vacances de garçon de 20 ans, avec des soirées passées entre copains à célébrer le souvenir du bon temps. Et toujours des parties... de football en diablées, comme autrefois. « Sur terrain réduit ou en salle », rigole-t-il. On comprend qu’il ait facilement digéré la préparation !

Aujourd’hui, sa mère, ses parents, sont fiers du garnement devenu joueur professionnel aux Girondins de Bordeaux. Aussi Poko espère-t-il de tout cœur commencer le match samedi et non pas se retrouver sur le banc, comme en finale de la Coupe de France. « C’était une déception, parce que j’avais joué les matches précédents », révèle-t-il. « Mais je l’ai accepté en me disant que, de toute façon, j’entrerai en jeu à un moment ou un autre. »

À Libreville, faire jouer Poko peut être un atout, surtout si le match se termine par les tirs au but, cet exercice qu’il affectionne pour les montées d’adrénaline qu’il lui procure. Poko n’hésite jamais. Face au Portugal, en amical, il s’était spontanément proposé pour tirer le penalty de la victoire. En quart de finale de la CAN, face au Mali, il s’était avancé en premier tireur et avait exécuté le gardien avec sang-froid de vieux briscard.

« C’est mon meilleur souvenir, même si nous avons été éliminés 5-4 », révèle-t-il. « Je n’ai jamais peur. J’ai tout de suite dit à Gernot que j’allais tirer. J’aime bien ces situations de danger, où l’on joue tout sur un tir. » En face, cette fois, il faudrait se mesurer à Sirigu, le meilleur portier de la L1... « Peu m’importe, c’est un gardien comme les autres ! »

Source : SudOuest.fr


Commenter l'article